J’ai bien conscience qu’avec un sujet aussi populaire en ce moment, mon article se perdra plus ou moins rapidement dans les méandres de l’internet profond. Pourtant, j’avais envie de réagir face à cette actualité.
Le confinement : la punition collective
Et si le confinement était la solution ? C’est évident qu’il nous permettra de vaincre le Coronavirus d’ici quelques semaines ou quelques mois. Mais pas seulement. Cela peut sembler quelque peu puéril, mais j’ai la sensation d’être punie. Pour autant, face à des actualités plus anxiogènes les unes que les autres, face à la contamination croissance et à la décimation de nos seniors, je m’interdisais de penser ça. On n’a pas le droit de se plaindre. On s’enferme et on se tait.
Et il y a peu, j’ai eu mon grand-père au téléphone. Je touche du bois, il va bien pour l’instant. Il vient de célébrer son 84e printemps, le 21 mars dernier, cloîtré chez lui, avec ma grand-mère atteinte de la maladie d’Alzheimer. Autant vous dire que son 84e anniversaire n’était pas des plus joyeux. Je l’écoutais parler : « Tu te rends compte Julie, la dernière fois que j’ai vécu ça, j’étais petit. C’était la guerre« . Bon, bien que l’enfermement génère de (nombreux) désagréments, force est d’admettre qu’il y a pire que d’être emprisonné chez soi. Malgré sa peur du virus, l’angoisse générée par les médias, le désarroi légitime de nos professionnels de santé, il m’a dit « Mais tu sais, au fond, ce qui nous arrive, je ne suis pas certain que ce soit complètement mauvais« .
On s’interdit de penser ça. Mais venant de la bouche de mon grand-père, 84 ans, je me dis que mes pensées ne sont peut-être pas forcément malvenues. Peut-être y a-t-il même une part de vérité. La pandémie de Covid-19 est une tragédie et tue, tous les jours des milliers de personnes dans le monde. Des milliers de personnes qui ne méritaient pas de mourir. Je suis d’un naturel plutôt pragmatique, et pourtant je crois en la force de la Nature. Elle est plus forte que tout. En fait, ce n’est pas qu’une impression : je suis bel et bien punie. Comme tout le monde d’ailleurs.
Une Nature qui reprend le dessus
C’est une leçon que j’en tire. Le Larousse définit le terme « punition » de la manière suivante : » Accident ou malheur qui paraît être la conséquence d’une faute. Action de punir, d’infliger un châtiment, une peine. ». Donc oui, nous sommes punis. Punis pour notre inconscience, pour l’abus que nous faisons du confort superficiel et pour avoir surexploité les ressources naturelles.
Chez nous, nous sommes deux, enfermés dans un petit 45m2, au troisième étage et sans balcon. Nous ne manquons de rien matériellement parlant. Nous avons l’eau courante, de quoi nous nourrir, nous laver, nous occuper (Netflix, Internet, des bouquins, des jeux vidéos et du télétravail…). Pourtant, c’est quand même difficile. Difficile car je m’inquiète chaque jour pour mes grands-parents et je prie (malgré mon côté cartésien) pour qu’ils n’aient pas commis d’imprudence à l’occasion de leurs sorties quotidiennes « pour activité sportive ». C’est difficile aussi car cela demande de sacrifier mes loisirs (mon groupe de musique, mes cours de Yoga…). Et surtout, c’est difficile car je ne vois plus ma famille.
Un confinement pas si mauvais
Et pourtant, le confinement a du bon. La pollution a largement diminué à New York et un peu partout, les dauphins sont de retour sur les littoraux italiens, la qualité de l’air parisien n’a jamais été aussi bonne depuis 40 ans. La faune et la flore respirent enfin. Pour la biodiversité, ce confinement est une aubaine. Et pas seulement pour éradiquer ce fichu coronavirus.
Pour nous, c’est l’occasion d’envisager la vie sous un nouvel angle, de prendre du temps pour soi et d’adopter une vie plus slow. Le temps, cette chose si précieuse dont nous manquons tous. Il nous est littéralement offert sur un plateau alors autant le considérer comme un cadeau et en faire bon usage.
Ce temps de confinement nous permet de constater à quel point nous sommes dépendants du confort moderne tout en étant, paradoxalement, tout à fait capable de nous auto-suffire, du moins en partie.
Bon, nous disposons toujours du confort moderne : nous avons un toit sur la tête, de quoi nous nourrir et nous distraire (même si visiblement, ça ne suffit pas à certains). N’empêche que nous apprenons à nous passer de certaines choses : le cinéma, les restos, les séances à la salle de sport, le trajet au supermarché à volonté (le fromage et le chocolat, c’est avec parcimonie 😉 ). On fabrique son propre pain et on limite les allers-retours à la boulangerie. On mange moins de viande et on cuisine plus. En bref, on apprend à se débrouiller. Je trouve ça presque sympa à vrai dire car nous retournons enfin à l’essentiel.
Restez connectés car je vous prépare, dès la semaine prochaine quelques idées pour vous occuper seul(e) ou avec vos enfants !
Et vous, comment vivez-vous votre confinement ?
Hello Julie ! Je trouve ton article tout à fait pertinent et je suis d’accord avec toi. Si tout le monde voyait le confiné comme toi, alors ce serait plus facile. On se plains d’être enfermés car je pense que nous sommes trop habitués à à voir tout ce que l’on veut et tout dessuite.
Merci pour cet article qui ouvre les yeux
Elodie
Hello,
Je te remercie pour ton commentaire 🙂
Effectivement, nous ne sommes pas habitués à la frustration 🙂
C’est l’occasion de se débrouiller autrement et c’est très bien comme ça. J’ai décidé de voir ce confinement comme une aubaine (même si ça n’enlève en rien la difficulté de la situation).
A bientôt !
Julie
Coucou Julie,
Ton article est intéressant et il comporte des points positifs.
Cependant, le confinement est une autre histoire pour moi.
En effet, il me ravive des traumatismes liés à mon enfance et mon adolescence.
J’ai aussi eu une expérience similaire lorsque je vivais en Charente Maritime.
Pour mé détendre, je mets de la musique zen et je profite un peu de mon chat.
Bisous
Coucou,
Je pense qu’on a tous une manière différente de le vivre, en fonction de notre propre histoire, de notre caractère.
La situation est, je trouve, très compliquée, je m’efforce de trouver le positif pour la vivre mieux 😉
A bientôt !
Salut et merci pour cet article qui nous offre une autre perspective du confinement ! Une manière pour chacun de se (re)mettre en question!
Hello,
Merci pour ton commentaire 🙂
Hello ! Perso je ne vis pas trop mal le fait d’être confinée car il m’arrive assez souvent d’avoir des périodes assez longues où je ne fais en fait que des courses de 1ère nécessité et où je ne vois que mes collègues en être humain finalement. Je suis d’une nature assez solitaire donc ça ne me pèse pas plus que ça sachant que c’est nécessaire et que j’ai la chance d’avoir presque tout le confort matériel (sauf ma la machine à laver mais les laveries sont ouvertes).
L’inquiétude est surtout face à l’expansion sans limite de ce virus, on s’inquiète pour ses proches et on est forcément touchés et tristes pour tous ceux qui ont perdu quelqu’un et on se pose la question de l’avenir….
Je suis d’accord avec toi, cela nous permet de vivre plus Slow, de revenir à l’essentiel, les animaux reviennent car l’humain leur a enfin rendu les territoires qu’il avait pris mais que va-t-il se passer après ? Tout va redevenir comme avant ? Retour à la mondialisation frénétique ou consommer et produire local ?
Plein de questions en suspens, merci de nous inciter à la réflexion,
A très vite,
Theodora
Hello,
Je me pose les mêmes questions que toi.
Malheureusement, je n’ai pas la réponse.
Je ne suis pas certaine qu’une marche arrière pérenne soit envisageable.
Cela fera un déclic pour certains, mais pas pour tous… Je pense que le bilan général de cette situation devra être établi dans quelques mois, une fois que cela sera derrière nous.
J’attends de voir, mais la prise de conscience collective me paraît utopique.
A bientôt 🙂
Julie